Nouvelle enquête : comment sont élevées les truites en France
Les poissons souffrent aussi
L214 révèle aujourd’hui des images exclusives tournées dans plusieurs piscicultures et un abattoir du Sud-Ouest appartenant au groupe français Aqualande, le leader européen de l’élevage de truites.
→ Voir les images
Tournées grâce à une caméra immergée dans l’eau, les images montrent le calvaire qu’endurent les truites enfermées toute leur vie dans des bassins qu’elles ne quitteront qu’à leur mort. Entassement, blessures, infections, manque d’oxygène, eau sale... La liste des maux dont souffrent les poissons est longue. Les truites qui survivent à ces conditions d’élevage finissent à l'abattoir où elles sont violemment projetées dans un bain de CO2 qui ne fait que les immobiliser et ne conduit à une perte de conscience qu’au bout de plusieurs minutes. Elles sont saignées sans aucun contrôle de sensibilité.
La filière piscicole a mis au point une méthode pour n’avoir que des truites femelles et stériles, car celles-ci grossissent plus rapidement que les autres. Deux techniques sont utilisées conjointement : la production de néomâles (femelles masculinisées) dont la descendance sera forcément femelle, et la triploïdie (qui entraîne la stérilité des truites) :
- Les néomâles sont obtenus en alimentant les alevins avec des hormones stéroïdiennes, de la testostérone. Sous l’action des hormones, les ovaires des femelles se changent en testicules. Ces poissons seront jetés à la poubelle après prélèvement de leur sperme.
- La triploïdie est le résultat d’une modification génétique obtenue par choc thermique ou pressurisation des œufs, augmentant le nombre de chromosomes des poissons. Cette pratique est autorisée en bio.
Aujourd’hui, aucune réglementation spécifique n’encadre l'élevage, le transport et l'abattage de poissons. Les éleveurs peuvent entasser autant de poissons par m3 qu’ils veulent. À l’abattoir, aucun étourdissement n’est exigé avant la saignée, etc. Mais plus qu’une réglementation, c’est un changement profond que nous devons amorcer. Les scientifiques reconnaissent désormais la sensibilité des poissons. L’INRA a ainsi récemment établi que « les cerveaux [...] des poissons ont des structures homologues à celles des mammifères, qui leur permettent vraisemblablement d’éprouver consciemment la douleur ». Comme les autres animaux, les poissons souffrent, eux aussi. Il ne tient qu’à nous de changer le destin de ces millions d’animaux en les laissant hors de nos assiettes.
Merci à vous !
À très vite,
L'équipe de L214
PS : Jusqu'à fin décembre, chaque euro donné à L214 est doublé, jusqu'à 185 000 €. En faisant un don maintenant, vous avez 2 fois plus d'impact pour les animaux !
|