Ramassés à la moissonneuse après une vie de souffrance !
La souffrance des poulets Duc
Cher ami, chère amie,
Il y a 15 jours, je vous révélais les effroyables conditions de vie des poulets dans un élevage intensif en Auvergne. Aujourd’hui, notre nouvelle enquête dévoile les conditions de vie des poulets dans deux élevages situés dans l’Aube et l’Yonne, sous contrat d’intégration avec la marque DUC, poids lourd de l’agroalimentaire.
Après une vie de souffrance, les poulets sont ramassés par une machine, sorte de moissonneuse à poulets. Ils sont ensuite brutalement entassés dans des caisses avant de partir à l’abattoir. Nos images ont été tournées en avril 2019.
→ Voir la vidéo d'enquête
Sélection génétique, entassement, enfermement, environnement sordide, déformations des pattes, problèmes respiratoires : les poulets vivent un enfer. Beaucoup n'y survivent pas et meurent, se décomposant ensuite à même le sol.
Le ramassage, moment où on les met dans des caisses pour les envoyer à l’abattoir, est particulièrement brutal pour les poulets. Dans l’élevage de l’Yonne, il se pratique avec une sorte de moissonneuse à poulets. Aspirés sur des tapis roulants, les oiseaux sont ensuite propulsés et entassés dans des caisses de transport. Cette méthode, qui augmente la productivité, est une grande source de stress pour les poulets.
Ils sont encore violemment malmenés au moment de la fermeture des caisses ou quand les employés les sortent des cages trop pleines et les jettent à terre.
Convaincre l’industrie de renoncer à l’élevage intensif
Majoritaires en France, les élevages intensifs se suivent et se ressemblent. 800 millions de poulets sont tués chaque année, et 83 % d’entre eux sont issus d’élevages intensifs.
Pourtant, aujourd’hui, 91 % des Français sont défavorables à l’élevage intensif de poulets* et 92 % estiment que le bien-être des poulets élevés pour la viande devrait être mieux pris en compte**.
Il s’agit d’une vraie demande sociétale, et certaines entreprises l’ont déjà compris !
Depuis bientôt un an, L214 rencontre des entreprises de l’agroalimentaire pour les inciter à tourner le dos aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets de chair, en s’engageant à respecter un ensemble de mesures regroupées sous le nom de European Chicken Commitment.
Récemment, Thiriet, l’un des leaders des produits surgelés en France, s’est engagé à s’approvisionner auprès d’élevages et d’abattoirs répondant à ces critères d’ici 2026. Il rejoint ainsi les groupes Panzani, Saint-Jean ainsi que les chaînes de restaurants Courtepaille et Columbus Café & Co qui se sont engagés à répondre aux mêmes critères, ainsi qu’à s’approvisionner exclusivement en viande de poulets issus d’élevages plein air d’ici 2026 au plus tard.
Au niveau européen, d’autres associations portent la même demande que L214 et plusieurs groupes tels que Nestlé, Danone, Unilever, Dr Oetker, Prêt à Manger, Marks & Spencer ou encore le groupe Elior ont pris un engagement similaire.
Un véritable mouvement international est donc enclenché pour relever les standards d’élevage et d’abattage des poulets de chair ! C’est un premier pas. Ces avancées apporteront des conditions de vie moins tragiques qu’elles ne le sont actuellement dans les élevages intensifs de poulets.
De plus L214 a envoyé un rapport à tous les parlementaires français pour les informer des conditions d’élevage des poulets et leur demander d’agir pour diminuer leurs souffrances en légiférant sur les densités, la croissance accélérée des poulets, l’environnement dans les élevages...
Nous pouvons tous œuvrer au changement de notre société pour mettre fin aux souffrances endurées par les animaux.
Merci pour eux,
Sébastien Arsac
Responsable des enquêtes
P.-S. À titre individuel, le meilleur moyen de ne pas faire souffrir les animaux est évidemment de végétaliser son alimentation ! Le poulet, on peut s’en passer ! Vous souhaitez savoir comment ? Je vous donne rendez-vous sur notre site Internet lepoulet-onpeutsenpasser.fr.
* Sondage IFOP commandé par L214 en juin 2018.
** Sondage Eurogroup février 2019.
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